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Discographie : Album par album

   

Atass (1989)
 

Originaire de Lyubertsy dans l’immense banlieue du sud de Moscou d’où il tire son nom (orthographié Lube, Lioubé ou Lyube), le groupe traîne la réputation agitée de leur cité. Les morceaux sont rapides avec une orchestration de bal avec une section de cuivre sur un tempo élevé. Comme sur la pochette, le groupe part à l’abordage en bousculant tout sur son passage.  Les morceaux ne font pas dans la finesse, le son est mauvais mais quelle énergie comme sur le morceau d’ouverture Lyubertsy joué pied au plancher. Les thèmes sont revendicatifs (Nie Goubite Moukjiki aux réminiscences de Pink Flyod) et interpellent la classe dirigeante accusée de solder la Russie au capitalisme naissant (Atass, Kletki). 

Le style musical se cherche oscillant entre les poncifs de la musique populaire russe (sifflements,  accordéon, belle voix de ténor) et des rythmes occidentaux passés de mode (Boogie, Rock 60’s…)

La poésie du quotidien est présente avec Stancia Tyaganskaïaia sur une orchestration traditionnelle, et des morceaux farceurs comme le Tibia doctor qui pastiche la marche nuptiale de Mendelson façon fête de la bière. 

Kto skazal (1992)


Bonne nouvelle le son s’est grandement amélioré. La vieille limousine de la couverture marque un retour sur le passé, une nostalgie d’un mode de vie qui n’était pas parfait mais assurait un minimum pour tous. L’album ne tient pas toutes ses promesses mais contient une pépite, l’incroyable Ne valia duraga Amerika  qui se finit en casatchok endiablé. On peut noter également un jazzy Tramway 5 et une chanson de poivrots Stary Barin où l’on bat la mesure les mains à plat sur la table en faisant sauter les couverts.

Zona Lube (1993)


L'album le plus rock mais aussi le plus sombre, ce qui le place un peu à part dans la discographie. Il évoque l'univers carcéral sur des morceaux agressifs, plein d'adrénaline (Sirota kasanskaya, Na vole joué sur le fil du rasoir), ou des pièces désespérées et languissantes (Luna, Mladshaya_sestryonka joué comme un madrigal et le superbe Mama). A noter un hallucinant Shparyu qui mixe balalaïka et accordéons sur une rythmique disco et un bondissant Doroga (" la route")

Un album plus difficile d'accès mais qui s'avère de grande qualité. Un morceau majeur, Kohn, chanté a capella par tout le groupe clôt de manière magistrale l'album et montre la voie à suivre.

Kombat (1996)


Servitude et Grandeur Militaires. Après 3 ans de gestation le groupe a pris une autre dimension avec un album au thème explicite « Kombat » (Commandant de Batterie). Au sud du pays, la guerre gronde, et ce sont les sans grades qui trinquent. On y suit les tribulations des jeunes conscrits des classes (Shagom March : « marche au pas «  complètement hystérique) au baptême du feu (OrylataKombat) et la nostalgie du foyer que l’on a quitté depuis si longtemps (Pobeseduy so mnoy). Les chansons à soldat (Samovolochka) la permission à Moscou  (Ulochki moskovskie), sur fond de canonnade et de clairon. Un album viril mais avec beaucoup de cœur où le groupe affirme son style oscillant entre les balades nostalgiques et les morceaux enlevés.

 (1998)


L’album s’ouvre sur un morceau émouvant évoquant avec une troublante prémonition, la tragédie du sous-marin Koursk (Tam Za Tumanami). Le registre rock s’éloigne pour atteindre une sorte d’universalité avec des thèmes comme le temps qui passe (Gody). Les mélodies sont sans faille mais sans surprise sur une orchestration qui s’éloigne du rock vers la chanson que l’on fredonne au coin du feu, un verre à la main... Le groupe n’abandonne pas ses morceaux parodiques, nerveux et un peu faciles (Football, Ischo) où Rastorguev se lâche : une de leur marque de fabrique. L’ensemble est homogène dans la qualité. Un très bon opus que l'on peut écouter en boucle.

Polustonochki (2000)

Le temps des chefs d’œuvres arrive. Le groupe a mûri et trouvé sa voie, mélange d’intimisme, de ballades slaves mâtinées de morceaux plus légers et joyeusement enlevés (Veter Veterok). Le son, abouti, s’extirpe des sonorités rock et russes, vers un lyrisme maîtrisé  (Pozovi Menya). Les harmonies vocales, quasi-religieuses nous emmènent aux sources de la Volga (Kostroma), à la guerre (Soldat)  au retour de la guerre (Posly Voyni) sur un Moscou magnifié (Ekh Moskva).

Davaï Za... (2002)

Record Label: Igor Matvienko
Distribution : AULOS MUSIC

Le combo embraye sur la lancée avec un Kolia Rastorguev au meilleur de sa forme qui sait transmettre ses émotions sans être mièvre : une ode aux grands-mères (!!), ciment de la société russe (Baboushka : « Zoya, Nina, Tania, Lena et Marina, je vous aime » sic). Les cris ont laissés la place aux chuchotements, et les décibels aux silences retenus comme sur la balade bluesy (Poet Guitara), sur des arrangements symphoniques luxueux (Eta bylo) magnifiés par bruitages distillés avec goût.

L’album clôt sur le morceau éponyme, d’une sobriété émouvante où les couplets s'enchaînent à la manière des interminables toasts russes. Ici on boit pèle-mêle "à la vie, à l'amitié et à l'amour, au camarade blessé, à ceux qui nous attendent à la maison, à la Sibérie et au Caucase, aux paras et aux Spetznaz. (cf l’article du monde.fr)

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