Si dans certains pays, les gros mots des disques sont pudiquement voilés par un bip, les morceaux de Léningrad ressembleraient à un message en morse. (Phil Ozov). Une chanson par prénom féminin, voici l'inspiration de nos lascars (Tania, Sveta, Lelia). On y apprend que le groupe supporte le Zénith Saint-Pétersbourg (Zenith), ce qui explique le pourquoi du refus de Schnurov de signer l'hymne de Chelsea à la demande de Roman Abramovitch. On y entend un hommage à la sublime chanson de Kino Gruppa Krovi.

Titre que la pudeur interdit de traduire. Si certains pédagogues éclairés font apprendre les langues étrangères par des chansons, ne soyez pas étonnés de reconnaître si peu de mots de votre petit Pouchkine illustré. Odim dva tri chitiri et c'est parti ! Les chansons monolithiques semblent jouées en une seule prise sur un rythme plus lent que les précédents, marqué par le tuba. A noter une reprise des nuits moscovites.

Ce très bon album qui garde la base ska originelle (Raspizdia, No future, Khujamba), forme un pont improbable entre l'alternatif russe braillard et le sound black urbain et carré. Ce cocktail molotov fait balancer les nouveaux titres sur du rap avec une choriste groovy (Manager), une profession de foi terriblement efficace (Menya zavut Shnur : je m'appelle Schnur) où toute la scène russe en prend pour son grade (Mummy Troll, Bi-2, Tchaif, Tanci minus, DDT etc...). Le meilleur cotoie le pire avec une très bonne reprise d'une chanson de Vladimir Vissotsky (Dorogi) qui contrebalance une affligeante reprise de Sekret (Tvoi papa byl prav) sur un slam joué sur un accord unique. Il est comme ça le Schnur, génial et parfois désespérant.

Au rythme d'un album par an, voici un concept album (!) sur les aventures éthyliques d'ouvriers dans feu l'URSS. Il se présente comme une comédie musicale avec des dialogues entre les chansons, où Shnurov joue tous les rôles tantôt avec sa grosse voix, tantôt une voix de fausset. On y joue de la guitare manouche (babarabot) sur des morceaux qui swinguent bien (roboty ebobty, nach zavod ) qui contrebalancent avec des morceaux de transition faibles qui donnent l'impression d'un travail baclé (Karaoke, Mi idiem)

De mieux en mieux! Le son surfe sur la vague rn'b avec des samples des frangins d'Ummaturman sur Nebesnyiy-Tennis, Kredit, voire reggae (Mchaschiysya Skvoz Grozu). Une reprise réussie du tube de Kiplelov Ya Svobodem (Svoboda) une basse survitaminée sur Lenin-Grad, Na ne. Medley Malaya Leningradskaya avec un orchestre classique de 6 de ses tubes (www, Mnie vi nebo ...)